dimanche 18 décembre 2016

Trois idées reçues sur la parentalité positive/bienveillante

3 idées reçues sur la parentalité positive/ bienveillante

sur le site http://apprendreaeduquer.fr

La parentalité positive (ou bienveillante/non violente/ respectueuse/ consciente) a le vent en poupe. Quel que soit le terme employé pour la désigner, on parle toujours d’une approche qui met l’accent sur la connexion émotionnelle, le jeu, l’auto discipline et les réparations en lieu et place des punitions.
Cette popularité mène fatalement à des mauvaises compréhensions, des vulgarisations et des raccourcis qui propagent des idées fausses. Or ces idées fausses sont dommageables à cette approche de la parentalité car elles peuvent conduire à culpabiliser les parents, à leur faire croire que cette « philosophie » est facile ou bien qu’ils ont tout faux si leurs enfants continuent à faire des « crises ».
Je vous propose de déconstruire trois idées reçues sur la parentalité positive afin de mieux en saisir l’esprit.

Idée reçue n°1 : La parentalité positive signifie que tout le monde est heureux et qu’il n’y aura plus jamais de conflit.

La parentalité positive ne signifie pas que, d’un coup de baguette magique, la vie de famille devient rose et tranquille. Cela signifie que nous avons compris et que nous tentons d’appliquer les principes d’une relation saine et sans violence au quotidien.
Cela ne signifie pas que le réservoir affectif de notre enfant sera toujours plein (et donc immunisé contre les crises de décharge émotionnelle); cela ne signifie pas que notre enfant sera toujours d’accord avec nous (et inversement); cela ne signifie pas que nous laisserons tout faire à nos enfants (il y aura donc forcément des oppositions).
On ne devrait jamais laisser quelqu’un nous dire que nous sommes dans le faux juste parce que c’est difficile. C’est effectivement plus difficile d’accueillir les émotions d’un enfant frustré parce qu’il n’a pas pu avoir de glace que de lui dire de se taire et de le menacer de privation s’il continue à pleurer/ se plaindre.
La parentalité positive n’est pas du laxisme. C’est apporter à la fois structure et chaleur, fermeté et bienveillance. C’est faire preuve d’empathie, se mettre à l’écoute des besoins des uns et des autres, chercher des solutions gagnant-gagnant, faire preuve de créativité, résister aux vieux automatismes autoritaires en gardant en tête que la paix du monde commence à la maison.
Être un parent bienveillant est vraiment une lourde tâche ! Ce n’est pas sortir des outils comme d’un chapeau pour faire obéir les enfants sans crier; c’est incarner une philosophie au quotidien dans le respect de soi-même et des autres.

Idée reçue n°2 : La parentalité positive, c’est toujours faire ce qu’il faut car les parents bienveillants sont parfaits.

Il y a des principes qui guident le cheminement intellectuel vers une parentalité positive et il y a également des outils qui nous permettent d’apporter des réponses cohérentes avec ces principes.
Pour autant, aucun parent n’est parfait, personne ne demande à voir des parents parfaits… pas même les enfants.
Ce dont on parle est d’une direction, pas de la perfection. – Haïm Ginott
La relation parents/enfants est un système fait d’erreurs-corrections. Ce qui compte avant tout est de reconnaître nos erreurs, de nous excuser auprès de nos enfants, de nous reconnecter émotionnellement et d’envisager d’autres manières de faire pour les prochains cas similaires.
Les « dégâts » relationnels commencent quand nous ne nous donnons pas le droit à l’erreur pour plusieurs raisons :
  • si nous estimons que tout ce que nous faisons est bien, nous ne serons plus capables de nous excuser pour le mal causé;
  • nous ne sommes pas dans une incarnation mais dans un jeu de rôles. Or les enfants ont plus besoin de parents authentiques, chaleureux que de parents parfaits;
  • nous donnons un exemple dommageable aux enfants car le message passé est « tu n’as pas le droit de faire des erreurs ».
  • on se coupe d’une partie de ce qui est vivant en nous. La bienveillance éducative commence par la bienveillance envers soi-même, par l’écoute des ses propres émotions et besoins pour être vraiment « soi ». 

Idée reçue n°3 : Il y a un modèle de parentalité positive à suivre et tous les parents bienveillants font la même chose 

La parentalité positive est une philosophie, pas une prescription. On peut en décrire les principes et fournir des outils mais les manières de les utiliser, de les faire vivre, des les choisir à tel ou tel moment dépend de chaque famille, de chaque situation, de chaque enfant.
C’est même tout le principe de la parentalité positive/ bienveillante : agir au mieux en fonction des émotions et des besoins de chacun, trouver des solutions créatives pour faire en sorte que chacun ait un réservoir rempli d’attachement par du contact humain et des liens affectifs.
C’est une des raisons pour lesquelles Catherine Dumonteil-Kremer parle même de parentalité 
" créative"
En conséquence, la parentalité positive n’est pas céder sur tout pour que les enfants soient heureux et ne connaissent pas la frustration. Ce n’est pas non plus être un parent parfait de magazine (sous entendu condescendant, artificiel et toujours calme). Ce n’est pas ne jamais se mettre en colère. C’est encore moins appliquer comme un robot les principes de tel ou tel auteur.
La parentalité positive relève plutôt d’une manière d’être au monde, c’est presque un acte politique pour un monde moins violent, moins compétitif.
Les parents bienveillants ne sont pas des saints ! Ce sont plutôt des personnes qui, avec leurs défauts et leur histoire, veulent construire en conscience des relations saines en enseignant à leurs enfants des conduites sociales appropriées tout en les aidant à développer des compétences émotionnelles qui leur permettront d’être des adultes en bonne santé physique et mentale pour contribuer positivement au monde.
Inspiration : http://notjustcute.com/2016/12/02/sorry-folks-thats-not-positive-parenting de Amanda Morgan (traduction libre)


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