3 idées reçues sur la parentalité positive/ bienveillante
sur le site
http://apprendreaeduquer.fr
La parentalité positive (ou bienveillante/non violente/ respectueuse/
consciente) a le vent en poupe. Quel que soit le terme employé pour la
désigner, on parle toujours d’une approche qui met l’accent sur la
connexion émotionnelle, le jeu, l’auto discipline et les réparations en
lieu et place des punitions.
Cette popularité mène fatalement à des mauvaises compréhensions, des
vulgarisations et des raccourcis qui propagent des idées fausses. Or ces
idées fausses sont dommageables à cette approche de la parentalité car
elles peuvent conduire à culpabiliser les parents, à leur faire croire
que cette « philosophie » est facile ou bien qu’ils ont tout faux si
leurs enfants continuent à faire des « crises ».
Je vous propose de déconstruire trois idées reçues sur la parentalité positive afin de mieux en saisir l’esprit.
Idée reçue n°1 : La parentalité positive signifie que tout le monde est heureux et qu’il n’y aura plus jamais de conflit.
La parentalité positive ne signifie pas que, d’un coup de baguette
magique, la vie de famille devient rose et tranquille. Cela signifie que
nous avons compris et que nous tentons d’appliquer les principes d’une
relation saine et sans violence au quotidien.
Cela ne signifie pas que le
réservoir affectif de
notre enfant sera toujours plein (et donc immunisé contre les crises de
décharge émotionnelle); cela ne signifie pas que notre enfant sera
toujours d’accord avec nous (et inversement); cela ne signifie pas que
nous laisserons tout faire à nos enfants (il y aura donc forcément des
oppositions).
On ne devrait jamais laisser quelqu’un nous dire que nous sommes dans
le faux juste parce que c’est difficile. C’est effectivement plus
difficile d’accueillir les émotions d’un enfant frustré parce qu’il n’a
pas pu avoir de glace que de lui dire de se taire et de le menacer de
privation s’il continue à pleurer/ se plaindre.
La parentalité positive n’est pas du
laxisme. C’est apporter à la fois structure et chaleur,
fermeté et bienveillance. C’est faire preuve
d’empathie,
se mettre à l’écoute des besoins des uns et des autres, chercher des
solutions gagnant-gagnant, faire preuve de créativité, résister aux
vieux automatismes autoritaires en gardant en tête que la paix du monde
commence à la maison.
Être un parent bienveillant est vraiment une lourde tâche ! Ce n’est
pas sortir des outils comme d’un chapeau pour faire obéir les enfants
sans crier; c’est incarner une
philosophie au quotidien dans le respect de soi-même et des autres.
Idée reçue n°2 : La parentalité positive, c’est toujours faire ce qu’il faut car les parents bienveillants sont parfaits.
Il y a des principes qui guident le cheminement intellectuel vers une
parentalité positive et il y a également des outils qui nous permettent
d’apporter des réponses cohérentes avec ces principes.
Pour autant, aucun parent n’est parfait, personne ne demande à voir des parents parfaits… pas même les enfants.
Ce dont on parle est d’une direction, pas de la perfection. – Haïm Ginott
La relation parents/enfants est un système fait
d’erreurs-corrections. Ce qui compte avant tout est de reconnaître nos
erreurs, de nous excuser auprès de nos enfants, de nous reconnecter
émotionnellement et d’envisager d’autres manières de faire pour les
prochains cas similaires.
Les « dégâts » relationnels commencent quand nous ne nous donnons pas le droit à l’erreur pour plusieurs raisons :
- si nous estimons que tout ce que nous faisons est bien, nous ne serons plus capables de nous excuser pour le mal causé;
- nous ne sommes pas dans une incarnation mais dans un jeu de rôles.
Or les enfants ont plus besoin de parents authentiques, chaleureux que
de parents parfaits;
- nous donnons un exemple dommageable aux enfants car le message passé est « tu n’as pas le droit de faire des erreurs ».
- on se coupe d’une partie de ce qui est vivant en nous. La bienveillance éducative commence par la bienveillance envers soi-même, par l’écoute des ses propres émotions et besoins pour être vraiment « soi ».
Idée reçue n°3 : Il y a un modèle de parentalité positive à suivre et tous les parents bienveillants font la même chose
La parentalité positive est une philosophie, pas une prescription. On
peut en décrire les principes et fournir des outils mais les manières
de les utiliser, de les faire vivre, des les choisir à tel ou tel moment
dépend de chaque famille, de chaque situation, de chaque enfant.
C’est même tout le principe de la parentalité positive/ bienveillante
: agir au mieux en fonction des émotions et des besoins de chacun,
trouver des solutions créatives pour faire en sorte que chacun ait un
réservoir rempli d’attachement par du contact humain et des liens
affectifs.
C’est une des raisons pour lesquelles Catherine Dumonteil-Kremer parle même de parentalité
" créative"
En conséquence, la parentalité positive n’est pas céder sur tout pour
que les enfants soient heureux et ne connaissent pas la frustration. Ce
n’est pas non plus être un parent parfait de magazine (sous entendu
condescendant, artificiel et toujours calme). Ce n’est pas ne jamais se
mettre en colère. C’est encore moins appliquer comme un robot les
principes de tel ou tel auteur.
La parentalité positive relève plutôt d’une
manière d’être au monde, c’est presque un acte politique pour un monde moins violent, moins compétitif.
Les parents bienveillants ne sont pas des saints ! Ce sont plutôt des
personnes qui, avec leurs défauts et leur histoire, veulent construire
en
conscience des relations saines en enseignant à
leurs enfants des conduites sociales appropriées tout en les aidant à
développer des compétences émotionnelles qui leur permettront d’être des
adultes en bonne santé physique et mentale pour contribuer positivement
au monde.
Inspiration : http://notjustcute.com/2016/12/02/sorry-folks-thats-not-positive-parenting de Amanda Morgan (traduction libre)