Le rôle vital
des émotions dès la plus tendre enfance
Les émotions
sont importantes à connaître et à reconnaître pour plusieurs raisons :
- les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles constituent une réaction biologique à un événement extérieur
Quand on est
connecté à ses émotions, on sait qui on est et on peut orienter notre vie vers
ce qui nous correspond profondément.
Les émotions
sont des renseignements, des signaux pour nous dire : tu en es à ce point
là, essaie d’aligner ta vie avec ce que tu voudrais profondément être.
Il est alors
nécessaire d’accueillir toutes les émotions chez soi et chez les autres sans
jugement.
- l’expression verbale des émotions est source de bien-être (à l’inverse la répression des émotions est source de stress)
Pour dire
quand on est anxieux, triste, déçu ou encore en colère va apaiser une partie de
notre cerveau. Cela nous déstresse littéralement de parler de toutes nos
émotions (agréables et désagréables).
Ecouter les
émotions des autres avec bienveillance est alors un grand cadeau à leur faire.
Le cerveau de
l’enfant est immature et fragile
Jusqu’à 5/6
ans, l’enfant est traversé par de véritables tempêtes émotionnelles et ne peut
vraiment pas se calmer seul. L’enfant vit ses émotions sans filtre : ce sont de
grands chagrins (même pour ce qui semble une broutille à l’adulte), de grandes
peurs (même pour ce qui semble anodin à l’adulte), de grandes colères (qui
ressemblent à des comédies pour les adultes). Les fonctions de son cerveau qui
lui permettraient d’analyser la situation et de prendre du recul afin de se
calmer ne sont pas matures.
Si l’enfant
est laissé seul avec ses peurs, sa frustration, ses angoisses ou ses colères,
son organisme sécrète des molécules de stress très toxiques pour son cerveau
fragile. Quand on envoie un enfant se calmer seul dans sa chambre, quand on
gronde un enfant parce qu’il fait un caprice, on inhibe la maturation de son
cerveau.
Les
recherches en neurosciences nous aident à comprendre que l’enfant ne peut rien
faire face à ses tempêtes émotionnelles et qu’il est inutile de le menacer ou
de le punir.
Une attitude
chaleureuse, empathique et bienveillante fait maturer le cerveau de l’enfant
d’un point de vue intellectuel et affectif
Quand les
adultes sont capables d’apaiser, de sécuriser, de consoler et d’accueillir les
émotions de l’enfant, différentes parties du cerveau de ce dernier croissent :
- le cortex préfrontal
Plus le
cortex préfrontal est développé, plus l’enfant développe sa capacité à
l’empathie, à faire des choix, à aimer, à avoir un sens éthique et à gérer ses
émotions.
- l’hippocampe
L’hippocampe
occupe une place centrale dans l’apprentissage et la mémoire. Le fait de
soutenir et d’encourager les enfants dès la plus jeune enfance dope la
croissance de l’hippocampe : une éducation bienveillante peut donc favoriser
les apprentissages d’un point de vue neurologique.
Quand un
enfant est stressé (par des menaces, du chantage, des humiliations, des coups,
de l’isolement…), il sécrète de l’adrénaline et du cortisol à des taux trop
élevés. Le cortisol a un effet toxique et détruit des neurones dans le cortex
préfrontal et dans l’hippocampe.
Les
interactions avec les adultes modifient en profondeur la structure du cerveau
de l’enfant. Un enfant laissé souvent seul en proie à une tempête émotionnelle,
un enfant dont les émotions ne sont pas écoutées ou, pire, niées devient peu
résistant au stress : il sera plus sensible à l’anxiété et plus enclin à
l’agressivité.
L’attitude
idéal des adultes avec les enfants est de :
- mettre des mots sur les émotions des enfants (tu es triste/ fâché/ déçu/ en colère/ dégoûté/ tu as eu peur…)
- comprendre l’émotion (tu es… parce que… et c’est difficile pour toi)
- apaiser l’enfant par le ton de la voix et l’attitude, par des contacts physiques
Qu’est-ce qui se
passe dans le cerveau de l’enfant quand nous nous montrons empathiques et
chaleureux ?
A chaque
fois qu’un être humain est dans une ambiance agréable, avec une personne
empathique, chaque fois qu’un regard bienveillant est posé sur lui ou qu’il
reçoit des caresses, des gestes tendres, des sourires, son organisme sécrète de
l’ocytocine.
L’ocytocine
est une hormone qui permet de :
- faire preuve d’empathie envers autrui
- faire face au stress (l’ocytocine est le meilleur anxiolytique qui soit, dixit Catherine Gueguen !)
- donner confiance en soi
- aimer
- coopérer
La sécrétion
d’ocytocine s’accompagne de sécrétion d’autres molécules :
- endorphines (la molécule du bien-être)
- la sérotonine (un stabilisant de l’humeur)
- la dopamine (la molécule qui donne plaisir à vivre, qui motive et qui rend créatif)
Quand on
reçoit beaucoup d’ocytocine, pas besoin d’anti-dépresseur !
Etre
empathique, bienveillant et chaleureux donne des êtres humains en bonne santé
mentale. L’être humain est fait pour avoir des relations satisfaisantes. Il
existe des cercles vertueux et ça vaut le coup d’apprendre l’empathie et la
communication non violente (CNV) pour briser les cercles vicieux et les
remplacer par des cercles vertueux.
Devenir
bienveillant transforme soi-même et transforme la relation avec les autres. Cet
effort sera d’autant plus récompensé que le plus important facteur de
résilience est la rencontre de personnes bienveillantes, soutenantes, aimantes,
aussi bien dans la vie familiale que sociale. Le cerveau humain étant plastique,
l’avenir des enfants n’est pas tout tracé : des modifications positives dans
les relations familiales quel que soit l’âge de l’enfant pourront
« arroser » le cerveau de l’enfant :-).
Plus de
ressources pour cheminer vers la bienveillance :
site: apprendreaeduquer.fr